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BEAUBOURG : THE BLOG (Schoenenbourg)
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17 mars 2013

Habemus atomum :

CRUAS

 

L'IRSN va publier les résultats détaillés de ses travaux sur le coût d'un accident nucléaire, après la publication par le JDD sur la base d'un rapport de 2007 d'un chiffrage maximum de 5.800 milliards d'euros, qu'il affirme être "fort peu réaliste".

Ce rapport confidentiel de l'IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire), évaluait le coût d'une catastrophe nucléaire, en incluant les pertes économiques mais aussi les coûts environnementaux et les dépenses de santé. Selon ce rapport établi en 2007, le coût d'un accident majeur pouvait aller de 760 milliards d'euros pour un "cas de base" à 5.800 milliards d'euros, soit l'équivalent de trois années de PIB, dans le cas d'une situation particulièrement catastrophique.

Le chiffre de 5.800 milliards d'euros correspondait au pire des scénarios possibles, dans lequel 5 millions de personnes devaient être évacuées, tandis que les répercussions économiques se faisaient sentir sur une zone de 850.000 km2, abritant 90 millions de personnes au total.

Le rapport reconnaissait également, selon le JDD, que l'ampleur de la contamination, et donc son coût, pourrait varier fortement en fonction des conditions météorologiques, des vents dirigés vers les zones habitées constituant le pire des scénarios.

Un chiffre "fort peu réaliste"

Dans un communiqué publié dimanche, l'IRSN affirme que le chiffre de 5.800 milliards d'euros est "fort peu réaliste". L'objectif principal de ce rapport "était d'établir une analyse de sensibilité des conséquences économiques par rapport à différentes situations analysées, et non d'obtenir un coût réaliste d'un accident nucléaire majeur", explique l'IRSN. Le chiffre de 5.800 milliards d'euros correspond à une analyse "à la fois majorante et rudimentaire", s'appuyant sur des "hypothèses et des outils très simplifiés pour le transfert des rejets dans l'atmosphère", poursuit l'institut.

"Nous avions à l'époque utilisé un code rudimentaire ne prévoyant qu'une seule météo, celle prévalant au site de l'accident", a précisé à l'AFP l'économiste Patrick Momal, auteur du rapport qui n'a jamais été publié. "La météo extrême prévue dans l'étude de 2007 n'est pas réaliste", a-t-il ajouté.

Un accident similaire à FUKUSHIMA coûterait 430 milliards d'euros

Dans une nouvelle étude rendue publique il y a un mois, l'IRSN a évalué le coût d'un accident nucléaire similaire à celui survenu en mars 2011 à Fukushima à environ 430 milliards d'euros. Il s'agit d'un "cas médian" pour un accident nucléaire majeur avec des rejets radioactifs, a indiqué M. Momal, avec une fourchette allant de 250 milliards à 1.000 milliards d'euros au maximum pour le scénario le plus grave.

L'article du journal du Dimanche a conduit Europe-Ecologie-Les Verts à réclamer "un audit complémentaire indépendant et pluraliste". De son côté, Greenpeace a demandé à la ministre de l'Ecologie, Delphine Batho, de publier immédiatement l'intégralité du rapport "afin de le verser au débat en cours sur la transition énergétique". Confirmant la prochaine publication de ces travaux, le ministère a souligné être "favorable à la transparence la plus large car elle est un élément fondamental de la sûreté nucléaire".

Article publié le 11.03.2013 dans Challenges

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